LA PRÉSIDENCE DE GILLES POISSONNIER
Proposé par Alain Noël, le deuxième président de la Société généalogique de l’Yonne était le membre n° 183 de l’association. Il avait à peu près le même âge que son jeune prédécesseur et était entré au conseil d’administration du cercle le même jour que moi, le 29 août 1984. Gilles Poissonnier présentait la particularité de n’avoir aucun ancêtre dans l’Yonne. Il avait étudié à l’université de Dijon, contrairement à Alain Noël qui avait fait ses études à Reims, et ne manifestait donc aucune difficulté à se déclarer Bourguignon. Il avait d’ailleurs été la principale cheville ouvrière qui, le 22 septembre 1991, avait permis à la Société généalogique de l’Yonne d’être reçue officiellement au sein de l’Association bourguignonne des sociétés savantes.
Avant de prendre les rênes du cercle icaunais, au début du deuxième trimestre de 1992, Gilles Poissonnier avait tenu à en redéfinir entièrement le fonctionnement à la fin du mandat d’Alain Noël.[5] Il a créé ainsi trois postes de vice-président.[6] Chacun des trois responsables choisis devait diriger un secteur différent de la Société : Alain Noël est alors devenu vice-président en charge du Centre d’études et de recherches généalogiques qu’il avait créé à Joigny, Philippe Guyot est devenu vice-président en charge des publications et des colloques, et je suis devenu vice-président moi aussi, en charge des travaux collectifs. Gilles Poissonnier a voulu également remodeler les bulletins de liaisons, pour bien les différencier des cahiers généalogiques : il a insisté pour que les bulletins ne traitent que des affaires courantes du cercle, réservant aux cahiers les monographies familiales. Le premier numéro du nouveau bulletin, baptisé Généa-89 sur une suggestion de Philippe de Chastellux, est paru en mars 1992, soit juste avant qu’Alain Noël ne cède la présidence à Gilles Poissonnier, le 1er avril.
Le nouveau président de la Société généalogique de l’Yonne a aussitôt agi pour sortir le cercle icaunais de son isolement dans le monde de la généalogie. Ayant eu l’assurance qu’il pourrait continuer à mener une politique éditoriale indépendante au sein de l’union bourguignonne, il a affilié l’association icaunaise le 5 décembre 1992 à l’Union généalogique de Bourgogne et à la Fédération française de généalogie. À partir de cette date, le cercle de l’Yonne s’est impliqué dans la vie associative aussi bien régionale que nationale, participant en 1993 au congrès national de Vichy.
Un an et demi après sa prise de fonction, Gilles Poissonnier a dû quitter la tête de la Société généalogique de l’Yonne, le 26 septembre 1993. Devenu généalogiste professionnel et directeur de l’agence bourguignonne du cabinet Andriveau, à Dijon, ses nouvelles attributions étaient incompatibles avec son maintien comme président d’un cercle de généalogistes amateurs. Son court mandat associatif aura cependant permis au cercle icaunais de se réformer tout en maintenant une politique éditoriale ambitieuse inaugurée en 1981 par Alain Noël : en effet, sous la présidence de Gilles Poissonnier, six bulletins Généa-89 ont été publiés, du n° 2 au n° 7, ainsi que deux cahiers généalogiques, à savoir les tomes VIII et IX distribués à chaque adhérent.